Le principe du “opt’in” n’est pas applicable à la distribution de prospectus en Boîtes aux lettres

La Loi OUIPUB, en cours d’expérimentation pendant encore un an dans 12 territoires,  veut appliquer au domaine de la distribution en Boîtes aux lettres, le principe du “Opt’in” qui régit les envois de mails aux particuliers. Ce principe, tout à fait légitime, implique qu’avant de recevoir un mail de prospection, le particulier doit avoir donné son accord en cochant une case prévue à cet effet. Cette loi a permis de réduire le volume de spams reçus dans nos mails, sans pour autant éliminer les spams les plus dangereux (phishing et autres). De manière générale, le particulier n’est plus censé recevoir que des newsletters ou des informations d’émetteurs qu’il a, au préalable, choisis.

Face au succès indéniable de cette législation, certains ont imaginé l’étendre à d’autres domaines de publicité ou marketing, dont la distribution non adressée.

Mais alors que la législation “Optin” n’entraine qu’un meilleur ciblage des envois et ne menace en aucun cas le trafic de mails commerciaux, le fonctionnement OUIPUB entraine la disparition totale des campagnes d’ISA.

Pourquoi? La raison est très simple, et il ne fallait pas sortir de Polytechnique pour la comprendre : le coût unitaire d’envoi d’un mail est identique qu’on en envoie 1000 ou 10 000, alors que si l’on distribue 1000 prospectus sur un secteur de 10000 boites aux lettres, on multiplie le cout unitaire par 10! En effet, contrairement au mail dont on a par définition l’adresse (on parle d’adresse mail), personne n’a les adresses des boîtes OUIPUB, il faut donc parcourir tout le secteur pour trouver quelques auto-collants OUIPUB.

Un coup multiplié par 3, 5 ou 10 signifie, pour tous les annonceurs, une impossibilité de rentabiliser le média, et donc le OUIPUB, contrairement au STOPPUB (les mots sont décidément trompeurs) est en fait la mort de la publicité en boîtes aux lettres, y compris pour les particuliers qui auraient souhaité en recevoir.

Il est à noter que même si on avait les adresses des particuliers ayant apposé un OUIPUB, et que l’on décidait de les boiter, on aurait quand même tué la distribution “non adressée”, puisque on serait dans le cas d’une distribution adressée (spécialité de la Poste), beaucoup plus couteuse que la non adressée (entre 5 et 10 fois plus).

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