Excusez! ce n’est plus MEDIAPOST, mais MEDIAPOSTE. Pourquoi pas MEDISPOST(E), cela aurait été encore plus politiquement correct…MEDIAPOSTE n’est plus un acteur de la distribution non adressée et a d’ailleurs quitté le SDD, le syndicat de la distribution directe. Les distributeurs de MEDIAPOST ont eu le choix au cours de l’année 2023 et le début 2024 entre être licenciés ou accepter d’intégrer le groupe LA POSTE pour des emplois mixtes postier, distributeurs de prospectus. La grande majorité ont préféré être licencié, le profil du ou de la distributeur ou distributrice de prospectus étant très éloigné de celui du facteur. Seuls 4000 salariés ont été reclassés à LA POSTE en Février de cette année, sur plus de de 20000 distributeurs dans la période avant COVID, un énorme écrémage.
Cette politique d”écrémage intense”, menée très en amont, dès 2023, pose question, car elle semble correspondre à une anticipation par les dirigeants du groupe, d’une fin quasi certaine de la distribution non adressée, donc d’une généralisation au territoire de la Loi officiellement en phase de test entre 2022 et 2023 sur 3% du territoire. Ce pari de la fin de l’ISA semble également avoir été celui de ADREXO-MILEE qui a, malheureusement pour les salariés et les actionnaires, tout misé sur le journal gratuit 150 euro, aujourd’hui mort-né.
Pourquoi ces deux géants qui représentaient 95% des volumes d’ISA en France ne se sont quasiment pas battus contre le OUIPUB? Pourquoi ont-ils fait des business plans qui ne misaient que sur le succès du OUIPUB? Des dirigeants de MILEE que nous ne nommerons pas, nous ont dit qu’il leur avait été expliqué en haut lieu que la phase d’expérimentation n’en était pas une, et qu’il fallait plutôt la considérer comme une phase de transition. En gros : “vous avez 3 ans pour vous adapter”…
Dans ce contexte, on peut comprendre que les deux géants de la distribution en boîtes aux lettres ne se soient pas beaucoup investi dans le combat contre le OUIPUB alors qu’ils sont, de loin, les entités les plus impactées (plusieurs dizaines de milliers de chômeurs, mise en RJ pour MILEE, etc).
MILEE n’a mené aucune opération contre le OUIPUB, MEDIAPOST beaucoup moins que ce qui aurait été nécessaire et souhaitable. MEDIAPOSTE ne mène aucunes opérations de boîtage pour dénoncer les conséquences du OUIPUB alors qu’il desservait toutes les boîtes aux lettres du territoire et était aussi imprimeur. MEDIAPOSTE n’a jamais donné les données de ses poignées en zone OUIPUB. Ces données sont essentielles afin de prouver les conséquences dévastatrices du OUIPUB sur la distribution réelle. MEDIAPOST n’a entamé aucune procédure contre aucuns des organismes en charges d’études très contestables (ADEME et les cabinets mandatés). Etant une filiale du groupe LA POSTE et appartenant donc à l’Etat, MEDIAPOST n’avait en fait aucune marge pour s’opposer au projet de Loi. Tout juste devait-il faire bonne figure et dénoncer verbalement les conséquences, tout en les acceptant.
L’absence d’opposition réelle des deux géants MILEE et MEDIAPOST, principaux perdants en termes de CA et d’emplois (40 000 emplois volatilisés et 1 milliard d’euro à terme), qui s’ajoute au fait que les petites sociétés de distribution n’ont même pas été intégrées au dispositif d’élaboration ou de suivi de la Loi, explique la facilité avec laquelle la phase d’expérimentation a pu être déroulés par les fonctionnaires en charge.