En mars 2023, l’ADEME et l’ARCEP ont remis au Gouvernement les résultats de leur étude prospective sur l’empreinte environnementale du numérique en France à l’horizon 2030 et 2050, suite à leur mission confiée en août 2020.
A horizon 2030, si rien n’est fait pour réduire l’empreinte environnementale du numérique et que les usages continuent de progresser au rythme actuel, le trafic de données serait multiplié par 6 et le nombre d’équipements serait supérieur de près de 65 % en 2030 par rapport à 2020, notamment du fait de l’essor des objets connectés. Il en résulterait des augmentations, entre 2020 et 2030 :
– de l’empreinte carbone du numérique en France : environ + 45% (pour atteindre 25 Mt CO2eq)
– de la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux) : + 14 %
– de la consommation électrique finale en phase d’usage : + 5 % (pour atteindre 54 TWh par an).
A horizon 2050, si rien n’est fait, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler par rapport à 2020.
Pour réduire l’impact environnemental du numérique dès 2030, des leviers d’action sont identifiés.
L’étude met en évidence qu’un des enjeux environnementaux majeurs du numérique, outre son empreinte carbone, est la disponibilité des métaux stratégiques et autres ressources utilisées pour la fabrication des terminaux (principalement téléviseurs, ordinateurs, box internet et smartphones mais aussi objets connectés dont l’impact est grandissant).
Un des leviers d’action est de promouvoir la « sobriété numérique », qui commence par une interrogation sur l’ampleur du développement de nouveaux produits ou services numériques et une réduction ou stabilisation du nombre d’équipements. L’allongement de la durée de vie des terminaux, en développant davantage le reconditionnement et la réparation des équipements est un axe majeur de travail, tout comme la sensibilisation des consommateurs à ces enjeux.
De la même manière, afin d’améliorer notamment l’efficacité énergétique, l’écoconception doit être systématisée : pour les terminaux, mais aussi pour l’ensemble des équipements (infrastructures de réseaux et centres de données), ainsi que dans le cadre des modalités de déploiement des réseaux et services numériques.
La mise en œuvre de l’ensemble de ces leviers permettrait de réduire l’empreinte environnementale du numérique d’ici à 2030 : jusqu’à -16% pour l’empreinte carbone par rapport à 2020.
Communiqué de presse – ENVIRONNEMENT (6 mars 2023) (arcep.fr)